Mise à jour de l'article le 20/03/2020 :

En 2 endroits dans le texte qui suit, il est dit en substance que le gouvernement semble enfin s’acheminer vers des mesures à la hauteur de la menace.

La chronologie des faits et des écrits ont souvent une grande importance et il est parfois nécessaire d'y revenir. Il doit être rappelé que cet article a été rédigé immédiatement après l'intervention du 1er ministre dans la soirée du 14 mars. A ce moment, au regard de l'incurie qui avait précédé, cette annonce pouvait apparaître comme un changement de pied décisif des autorités françaises face au virus. La suite n'a hélas pas confirmé cette tendance. Pourtant il reste que le contenu de l'article ne perd pas de sa pertinence... Mais c'est au lecteur d'en juger.


Pour certains, cette crise sanitaire est exagérée et instrumentalisée à des fins politiques, stratégiques et économiques. Voilà pour la version complotiste.
Pour d’autres, elle représente un péril existentiel qui balaiera tout ou partie de l’humanité. Voilà pour la version apocalyptique.

Il sera bien temps effectivement de nous intéresser aux causes et aux conséquences, mais il s'agit aujourd'hui, avec les informations tangibles disponibles, de tracer un tableau à peu près objectif de la situation.


Chacun, à son niveau, s’exerce à faire le tri des informations éparses pour évaluer les risques auxquels il est exposé et fixer sa ligne de conduite.

Dans un premier temps, en l’absence de certitudes, nous conseillons à nos compatriotes de se "plier" aux consignes gouvernementales, consignes qui, depuis l’intervention du premier ministre samedi 14 au soir, semblent enfin s’acheminer vers des mesures à la hauteur de la menace. (bien que de nombreuses inepties continuent d'être commises comme le maintien du 1er tour des municipales)

Chacun jugera a posteriori de l’efficience de ce conseil mais il est relayé ici, à défaut de pouvoir éclairer toutes les zones d’ombres qui persistent, hélas.

En tant que Gilets Jaunes et Citoyens échaudés, nous savons que les zones d’ombres peuvent receler toutes sortes de coups de Jarnac, mais il semble que nous n’avons pour l’instant d’autre choix que de nous astreindre aux recommandations de santé publique.


La vision complotiste s’appuie sur un calcul relatif qui oppose les morts du Covid 19 aux morts des grippes annuelles ou aux victimes d’autres fléaux récurrents sur notre planète. Les famines, le palud, la tuberculose, les milliards de sauterelles ravageant actuellement les tropiques, les empoisonnements issus des pollutions diverses et variées sont effectivement responsables de millions de morts pour lesquels, pourtant, personne n’a jamais arrêté une économie.

Un autre angle de la vision complotiste est de voir dans cette alerte mondiale un opportun facteur exogène (la pandémie), parfait bouc-émissaire pour endosser la responsabilité de l’effondrement du système financier mondial annoncé depuis plusieurs mois et qui se serait effondré de toute façon.

L’opportunité est telle que certains vont jusqu’à évoquer une intention et intervention criminelle (fabrication et diffusion du virus) par ceux-là mêmes à qui profite le crime, à savoir les « maîtres du monde » (les tenants du système bancaire international).

Pour faire simple, le Covid 19 leur permet de ne pas reconnaître l’ineptie mortifère de leur propre système ; ils pourront dire, alors qu’il était au bord de l’effondrement, que le système financier n’y est pour rien… Et pour finir, ils pourront repartir de plus belle, une fois la catastrophe sanitaire passée.

Cette analyse complotiste reste à démontrer mais aussi à envisager.

Pour l’instant, les morts sont nombreux et réels et leur multiplication reste une menace face à laquelle personne ne peut se payer le luxe de tergiverser dans l’immédiat.

Quant à la vision apocalyptique, elle est battue en brèche par l’histoire même des pandémies et par nombre de publications qui avancent des statistiques alarmantes mais loin de l’apocalypse du jugement dernier.

Reste à entendre ceux qui décrivent le monde post-coronavirus qui pourrait émerger, un monde où effectivement le nouvel ordre mondial des super-banquiers n’aurait plus aucune chance (pour longtemps) d’étendre sa férule autocratique. Ou bien à entendre ceux qui s’inquiètent au contraire de voir des citadelles ultralibérales prendre le contrôle de la planète.

Quoi qu’il en sera, cette menace future ne peut obérer la menace actuelle. Chaque chose en son temps.


Revenons aux données tangibles qui nous parviennent. Seront-elles avérées ? L'avenir nous le dira...

Les experts de l'OMS estiment que 60 à 80% de la population mondiale sera touchée par le virus.

Au Canada, les modélisations de l'université de Toronto tablent sur plus de 70%. Les autorités allemandes, via Angela Merkel en personne, s’accordent sur 70% aussi.

Le taux de mortalité actuel est supérieur à 3%.

Ce taux s’applique aux pays « riches » qui sont pour l’instant les plus touchés. Mais qu’en sera-t-il lorsque cette épidémie investira les pays moins développés ?

Un traitement ou un vaccin qu’il faudra tester, produire et diffuser à l’échelle planétaire, ne se met pas en place en quelques semaines.

Dans la logique des chiffres de l’OMS, confirmés par les autorités canadiennes, et allemandes (pour l’instant), 70% de 7,5 milliards d’humains, cela fait 5,2 milliards. Et en appliquant le taux de mortalité retenu, on arrive à 156 millions de morts potentiels.

La fourchette basse des estimations de contamination est de 40% et de 2% « seulement » de taux de décès : cela aboutira tout de même à 60 millions de morts (autant que la deuxième guerre mondiale).

Sans compter ceux qui mourront d’autres maladies par défaut de soins, et ceux qui mourront de faim et de soif dans la pagaille, l'insécurité et la paralysie économique et administrative totale.

Pour être complet, et ne pas se vouer qu’aux mauvais augures, on doit ajouter que les pays tropicaux et équatoriaux semblent moins frappés par le virus grâce à ce qui fait habituellement leur malheur : la chaleur.

Ce qui abaisserait ce décompte macabre, sans que cela rassérène ceux qui feront partie des victimes.

En l’état des informations actuelles, nous devons admettre que ce scénario est au moins probable et il ne sert à rien de minimiser et rassurer plus que de mesure.


Comme dit au début de cette communication, les autorités françaises semblent enfin avoir pris conscience du niveau d’exigence nécessaire… contraintes et forcées.

Les Tartuffes gouvernementaux ont baissé le masque le temps d'annoncer les fermetures des magasins, pour aussitôt remettre celui du Roi Ubu en maintenant le 1er tour des élections municipales et, ce faisant, convier la population entière à fréquenter en nombre les bureaux de vote... On fait mieux en matière de "distanciation sociale"

Bien que la polémique ne soit pas de mise dans le cadre d’une telle crise, nous ne pouvons pas non plus passer par pertes et profits la désinvolture criminelle de l’ex ministre de la santé, Agnès Buzyn qui, encore en février, s’était contentée de faire apposer des affichettes dans les aéroports pour « faire peur au virus » potentiellement contracté par les passagers des vols venant de Chine. Rappelons aussi que cette même ministre a autorisé l’exportation de 7 tonnes de masques à destination de Chine, de 5 tonnes à destination d’Italie et de 3 tonnes vers le Royaume-Uni, provoquant au pire moment une pénurie de masques en territoire français.

Nous pouvons aussi nous alarmer que les frontières avec l’Italie sont encore (info au 13 mars) ouvertes dans le sens Italie-France au nom de la sacro-sainte liberté de circulation intra-européenne – alors que le sens France-Italie est fermé -.

Gageons que l’incurie du gouvernement français cesse dans la période que nous abordons.


Reste à juger de sa communication.

Celle du Président fut jeudi dernier catastrophique et indigne.

Au lieu de procéder, à l’instar d’Angela Merkel à une annonce immédiate et sans ambage sur la gravité de la situation, il a préféré s’adonner à un pathétique teasing de 72 heures, autorisant tous SES éditorialistes à spéculer sur son annonce, mettant dans l’attente 65 millions de français, pour, au final, commettre un discours à la gloire de sa stature présidentielle.

Une seule annonce concrète : la fermeture des écoles et des universités – exclue pourtant l’après-midi même par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer.

Le stade 3 est désormais enclenché et déclaré depuis ce samedi 14 mars. Mais rien n’a été dit sur les prospectives mortifères exposées plus haut.

Si la désinvolture semble enfin derrière nous (et ceux qui s’y sont adonnés en resteront comptables), il n’est pas envisageable que toute la transparence ne soit pas faite.

Les témoignages s’accumulent de personnes objectivement contaminées encore exclues des circuits de soins, les défaillances du circuit d’alerte se multiplient (faute de moyens), les défauts des structures d’accueil (lits, respirateurs, soignants) sont déjà atteints, la déshérence des médecins libéraux accablés par une patientèle en demande… autant de facteurs aggravants qui ne peuvent passer sous silence.

Il est délicat de se substituer aux commis du gouvernement qui doivent composer entre injonction à l’urgence et risque de panique, mais si la situation est hors-normes, les actions pour y répondre doivent être hors-normes et la communication doit l’être tout autant.

Nous considérons que les citoyens ont droit à la vérité et à une complète information ce qui n’est toujours pas le cas !!

Mesdames, Messieurs de la Macronie et technocrates de tout poil, le Peuple exige que le temps des omertas (accidents nucléaires, pollutions industrielles, empoisonnements agro-industriels, Lubrizol,…) cesse.

Mesdames, Messieurs de la Macronie et technocrates de tout poil, considérer qu’un Peuple n’est pas assez Responsable et Adulte pour entendre et connaître la vérité, c’est consacrer votre propre irresponsabilité.

Dimanche 15 mars, 2h40 du matin

Jean-Charles Aknin